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2021, la pandémie et ses récits : décryptage par les Sciences Comportementales

2021 commence en apportant son lot d’espoir, de scepticisme, de ras-le-bol. Partout en France, la nouvelle année se fait l’écho de l’envie partagée de passer à autre chose en mettant 2020 derrière soi. Mais la covid-19 ne semble pas avoir pris les mêmes résolutions. A l’heure où les indicateurs de la pandémie pointent encore au rouge, l’attitude des Français face aux mesures sanitaires est divisée.

 

Le 1er confinement avait vu l’émergence de nombreuses nouvelles habitudes, de petits « rituels » pour maintenir à distance, de manière quelque peu incertaine, un ennemi invisible. Par exemple, vous êtes-vous vu effectuer des gestes différents sur le seuil de votre maison pour empêcher l’entrée du pathogène ? Ou encore, pour les plus consciencieux, vous souvenez-vous avoir laissé les sacs de courses faites en ligne « reposer » dans un coin de pièce attendant une éventuelle « décontamination » ?

Pour aller encore plus loin, le 1er confinement a mis en relief certaines tendances de consommation qui ont fait espérer un « monde d’après » qui serait moins avide, plus responsable en encourageant une prise de conscience générale de la fragilité de notre système économique et de la nécessaire préservation de notre écosystème.

Quelques mois plus tard, après un 2nd confinement et l’instauration d’un couvre-feu, l’inquiétude et la diligence face aux mesures sanitaire s’est beaucoup relâchée. Les préoccupations ont changé mais pas le monde à la déception d’un grand nombre de citoyens. Pour couronner le tout, une multitude d’opinions foisonnent désormais parmi les Français. En cercle privée ou sur les réseaux sociaux, chacun y va de sa propre vérité et l’heure est à la négociation entre convictions et actions donnant lieu à des comportements parfois contradictoires.

 

Comment comprendre cette diversité d’opinions et d’attitudes face à la crise sanitaire en 2021 ? Nous vous proposons un décryptage de la situation à l’aide des sciences comportementales.

L’humain n’est pas un être rationnel. Nos actions sont sujettes à nos vécus, nos sensibilités, nos croyances…etc… d’où un écart parfois important entre la raison et l’attitude. Face à l’évidence d’une pandémie qui nous touche tous, les comportements varient, s’appuyant sur des leviers psychologiques individuels qu’on appelle les biais psychologiques. Face aux annonces de la circulation de la covid-19, certains biais sont particulièrement actifs.

 

Biais de la norme sociale : c’est le fait d’adopter un comportement similaire à celui des gens qui m’entourent. Par exemple, « J’ai l’impression qu’une majorité de gens autour de moi ne respecte pas le confinement ou le couvre-feu ».

Biais de confirmation : c’est la tendance à donner plus d’importance aux arguments/ informations qui vont déjà dans notre sens, par exemple dans le sens des théories complotistes ou à contrario dans le sens de discours sanitaires alarmistes. Ce phénomène est augmenté par les algorithmes Youtube, Facebook ou encore Google qui nous enferment dans des « bulles de filtres » en nous proposant des contenus toujours similaires.

Bais de la surconfiance : c’est la tendance à se croire hors d’atteinte. C’est se dire « Je ne vais pas attraper la covid19 et si je l’attrape, elle sera sans conséquences » ou encore « je suis le seul à adopter les bonnes mesures d’hygiène ».

Biais d’égoïsme : c’est la tendance à se soustraire à ce que l’on perçoit comme une contrainte et à ne prendre en compte que ses intérêts sans intégrer la dimension collective. Par exemple « Je n’ai pas de rôle dans la propagation du virus ni de responsabilité dans la situation générale, notamment auprès des professions qui sont le plus touchées ».

Biais de l’instant présent : c’est la difficulté à se projeter. Autrement dit, c’est l’envie de profiter de la vie comme elle s’offre sans avoir à opérer constamment une évaluation des conséquences de ses actes.

 

En conclusion, ces biais psychologiques actifs au niveau individuel contribuent à diviser l’opinion. Les dissensions dans un même entourage peuvent devenir un véritable facteur de stress, nous l’avons observé lors des fêtes de fin d’année où de nombreuses familles ont dû négocier les termes des festivités dans un climat parfois tendu. Pour ne rien arranger, il est perturbant de devoir faire le tri entre tous les avis pour se forger le sien, l’incertitude s’ajoutant au mal être des individus éprouvant des difficultés à justifier leur comportement. Mais l’heure n’est pas à l’abattement ! 2021, c’est aussi une nouvelle opportunité pour faire entendre la voix du positivisme averti.

Chez Quadrature, nous pensons qu’il est vital d’intégrer ces paramètres dans la gestion de votre entreprise. Il s’agit, dès ce début d’année, de prendre en compte l’état psychologique de vos parties prenantes et de communiquer autour d’une vision partagée, celle du devenir de votre entreprise. Au niveau Ressources Humaines, le premier biais cognitif à déjouer est celui de la négativité ! C’est-à-dire la tendance à retenir plus facilement les expériences douloureuses que les bons moments. C’est l’occasion pour vous de faire le point et d’engager un discours positif qui valorise ce que la crise vous a appris plutôt que ce qu’elle vous a pris. C’est le rôle de la raison d’être qui permet d’embarquer tous les collaborateurs et de donner du sens à l’action collective.

 

Sur ce, nous vous souhaitons un beau départ pour cette année 2021 où tout reste encore à affirmer !

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