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Comment réussir sa Déclaration de Performance Extra-financière ?

La Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF) évalue la contribution d’une entreprise au développement durable, à la santé et au bien-être de la société. Elle doit montrer l’intégration de principes de transparence et d’éthique dans l’ensemble des relations d’une entreprise et sa valeur sociétale.

Aujourd’hui, elle est obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés au chiffre d’affaires supérieur à 40 millions pour les sociétés cotées et 100 millions d’euros pour les sociétés non cotées. Des discussions sont en cours à la commission européenne pour abaisser le seuil à 250 salariés. Ce reporting extra-financier prend donc de l’ampleur et devient synonyme de défi pour de plus en plus d’entreprises. 

Quelles sont les difficultés à prévoir ? Comment anticiper ces challenges et réussir sa DPEF ? 

Notre point de vue.

 

LA DPEF AUJOURD’HUI

La DPEF est un rapport RSE codé et précis. Elle doit inclure les 4 types de données suivantes : 

  •  le modèle d’affaire de l’entreprise 
  • les enjeux classés et priorisés dans une matrice de matérialité (risques/opportunités RSE)
  • les politiques appliquées
  • des indicateurs de performance

Il est fortement conseillé d’établir son reporting en accord avec la norme ISO 26000 et les conventions internationales comme les accord de Paris ou les 17 Objectifs de Développement Durables des Nations Unies (ODD).

 

Les difficultés actuelles

Au niveau des droits humains, les entreprises se concentrent souvent sur les employés et ne parviennent pas toujours à inclure les fournisseurs. Plus des ¾ des entreprises ne donnent pas d’informations sur leur chaîne d’approvisionnement dans leur DPEF. Un manquement qui ne permet pas d’évaluer son impact sur des communautés locales, voire son éventuelle responsabilité dans le travail des enfants. 

Au niveau de l’environnement, de nombreuses entreprises citent les Accords de Paris ou les ODD dans leur reporting mais ne parviennent pas à mettre des objectifs spécifiques en place. En 2019, 82% des entreprises ayant publié un rapport ont reporté leur politique en matière d’environnement mais seulement 35% ont défini des objectifs. Parmi ces dernières, seules 28% ont rapporté des résultats effectifs.  

 

Nos conseils 

Une bonne DPEF ne se contente pas d’être un catalogue de bonnes politiques, elle est également gage de résultats. Elle est la preuve que les politiques mises en place portent leurs fruits. Il s’agit de montrer que l’entreprise s’adapte et participe concrètement à la transition vers un monde durable et responsable. Par exemple, s’engager à réduire sa production de déchets n’est pas suffisant, la DPEF doit montrer cette diminution de manière quantifiée.

 

L’objectif

La DPEF agit donc comme la fiche de suivi de la stratégie RSE pensée en amont. Celle-ci doit établir au préalable des objectifs, à l’échelle de ses ambitions. Le but est de faire apparaître la progression de l’entreprise vers ces objectifs et sa capacité à allier performance financière et extra-financière. 

 

Les étapes

Il existe autant de démarche RSE que d’entreprise. Trouver la bonne stratégie, adaptée à son offre et ses opportunités d’évolution, est le premier gage de réussite. Une fois le cadre des ses ambitions défini, le ciblage des indicateurs clefs garantit l’aboutissement de la démarche. Identifier les bons indicateurs permet de garder le cap et de ne pas perdre de vue ses objectifs, que ceux-ci soient portés sur une réduction du bilan carbone, un amoindrissement du turnover ou encore une plus grande parité au sein de l’entreprise. 

 

La méthodologie

D’un point de vue pratique, récolter les données qui serviront à quantifier le taux de réussite de la démarche est variable selon le temps et budget alloué. La récolte des données peut inclure : interviews, questionnaires envoyés aux employés, suivi de consommation énergétique, etc., selon une méthodologie adaptée aux besoins.

Du côté de la forme, la mise en page de ces différents indicateurs doit soutenir un réel parti pris et augmenter la visibilité des engagements concrets de l’entreprise. Code couleur, hiérarchisation par le style ou la taille, tous les moyens graphiques à disposition doivent corroborer le discours de la stratégie RSE. 

 

 

VERS UNE ÉVOLUTION DE LA DPEF 

En 2021, la commission européenne annonce une révision de la directive sur le reporting extra-financier dont l’obligation pourrait être étendue aux entreprises de plus de 250 salariés. Cette réforme montre la volonté à l’échelle européenne d’accélérer le processus vers la transition écologique. Actuellement, nous sommes encore à la recherche de la bonne vitesse pour effectuer le changement. Leaders politiques, ONG, citoyens et entreprises sont tous acteurs de cet effort commun vers un monde plus durable et responsable. 

A la question “va-t-on assez vite dans la transition”, s’ajoute l’incompressible nécessité de garder nos entreprises en bonne santé,  dynamiques et pérennes. L’abaissement du seuil de l’obligation de DPEF aux entreprises de plus de 250 salariés doit donc être réfléchi dès aujourd’hui pour permettre à ces dernières de garder le cap.

 

Les difficultés à prévoir

Les entreprises ont déjà fait part de leur difficulté à prendre en charge la publication d’un reporting extra-financier. Tout d’abord, la conception de la DPEF engage nécessairement du temps passé pour comprendre les attentes et y répondre. De plus, les démarches volontaires coûtent, en termes financiers et humains. Enfin, toute DPEF doit être auditée par un Organisme Tiers Indépendant (OTI) ce qui entraîne une certaine dépense. 

Pour les entreprises moyennes, la publication d’un reporting extra-financier annuel sera un effort supplémentaire. Ces entreprises ont donc tout intérêt à anticiper la réforme sur le reporting extra-financier en commençant dès maintenant à mettre en place les bonnes pratiques qui leur permettront de réaliser leur DPEF en toute simplicité. Il s’agit de penser stratégie RSE et DPEF de pair, en amont, pour fluidifier le processus et anticiper le changement plutôt que le subir. 

 

Conclusion 

Aujourd’hui, les attentes combinées des nouvelles réglementations et des consommateurs incitent les entreprises à se transformer rapidement. Elles doivent prouver qu’elles font leur part, qu’elles participent à une volonté partagée d’aller vers un monde plus responsable et durable. La DPEF agit comme un certificat de contribution à cet effort collectif. 

Mais la DPEF est aussi l’occasion pour les entreprises de réaffirmer le contact avec leurs parties prenantes. Et, de manière générale, de faire le point sur leur performance générale pour prendre la mesure de leur efficacité. 

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