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COP22, il faut agir maintenant !

Adopté le 12 décembre 2015 à Paris lors de la «Conference of parties » (COP) 21, l’Accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique est officiellement entrée en vigueur le 4 novembre 2016. Et maintenant que va-t-il se passer ?

La ratification
Pour que l’accord international entre en vigueur, 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent avoir ratifié le texte selon leurs procédures parlementaires. Au 31 octobre 2016, 94 États sur 195,pesant 66% des émissions de gaz à effet de serre, avaient adopté le texte. La COP peut donc entrer en action.

L’objectif
La communauté internationale s’est fixé pour objectif de limiter la hausse mondiale des températures à moins de 2°C et «si possible » la contenir à 1,5°C. La hausse mondiale des températures depuis 130 ans est de 0,89°C. Reste donc 0,6°C de marge.

Les moyens pour y parvenir : les contributions nationales
Avant la COP21 à Paris, la grande majorité des États avaient fait parvenir à la Convention onusienne sur le climat leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre. En faisant le total de ces «bonnes intentions », l’ONU s’est aperçue que ces efforts impliquaient une hausse des températures de 3°C. Les Etats vont donc revoir leur copie et entreprendre des politiques plus ambitieuses sur les secteurs de l’énergie, de l’industrie, des transports, de l’habitat et de l’agriculture.
• À Marrakech, les négociateurs vont donc commencer à discuter de la mise en œuvre de ces plans nationaux : comment mesurer les émissions, comment vérifier que les politiques sont bien efficaces. Les premiers plans débuteront en 2018. Ils feront l’objet d’une vérification en 2023. Puis l’exercice se répètera tous les cinq ans.

Les autres sujets qui seront abordés à Marrakech
L’adaptation. Dans ce seul mot se résument les efforts de politique publique pour que l’économie prenne bien en compte les effets du réchauffement climatique afin de diminuer les dommages. Le développement économique doit être désormais cohérent avec l’accord de Paris. Les sujets sont nombreux : habitat économe en énergie, infrastructures de transports publics, traitement des déchets et économie circulaire, énergies renouvelables, urbanisme…
Les finances. Les pays développés ont promis un fonds d’aide aux pays en voie de développement de 100 milliards de dollars par an dès 2020. Cette promesse sera d’autant plus abordée que le Maroc fait partie des demandeurs. Il faudra notamment décider comment et par qui cette somme sera fournie et comment elle sera répartie.
Le renforcement des capacités. Il s’agit de la formation, de l’éducation et des transferts de connaissances à effectuer vers les pays les moins développés. Ceux-ci ont peu de chercheurs, ingénieurs et étudiants qui peuvent porter une politique d’adaptation de leur pays au changement climatique. Il s’agit donc de former des personnes compétentes et d’aider à la création de cadres juridiques et politiques nationaux pouvant garantir l’efficacité de l’action nationale. C’est aussi un moyen pour les pays donateurs de vérifier que l’argent du fonds d’aide est bien employé.

Les négociations qui débutent cette semaine sont marquées par l’urgence.
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) martèle que la tendance actuelle amène la communauté internationale vers un montant total des émissions de 54 milliards de tonnes de CO2 en 2030, alors qu’il ne faudrait pas dépasser 42 milliards à cette date. Il faut donc agir dès maintenant et ne pas attendre 2020 comme il est spécifié dans l’accord de Paris. La Présidence marocaine de la COP22 a donné aux 15 jours de Marrakech le nom de « COP de l’action ». On ne saurait mieux dire.

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