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RSE & Intelligence Artificielle : une collaboration durable

Chez Quadrature, nous évaluons l’actualité du monde de l’entreprise sous le prisme de la responsabilité et de la cause utile. A l’heure où la révolution numérique et le développement durable incarnent les enjeux incontournables du XXIe siècle, il est temps de faire converger ces grandes transformations en une seule et même reconversion. L’Intelligence Artificielle peut- elle être l’opportunité à saisir pour accompagner les entreprises vers un modèle stratégique efficace mais surtout responsable ?

2021, l’essor de l’IA francilienne

Il y a deux ans, le gouvernement Français a annoncé un ensemble de mesures destinées à accompagner les ETI et PME franciliennes dans l’appropriation de cet outil pour améliorer leur compétitivité et consolider le leadership de l’Ile-de-France en matière d’Intelligence Artificielle pour l’année 2021. Ces directives embrassent un ensemble de thématiques comprenant notamment les potentialités de l’IA en termes d’amélioration des relations clients ou d’éthique.

Un bon début, mais on peut aller plus loin !

IA & RSE : pour une complémentarité affirmée

L’IA permet aux entreprises de gérer leurs données afin de créer de la valeur. Cette valeur peut être financière mais aussi extra-financière. Pour les entreprises qui souhaitent ou qui ont déjà mis en place leur révolution numérique, la RSE s’allie efficacement à leur démarche de performance. Et ce, à plusieurs niveaux :

  1. Gestion des risques

Aujourd’hui, nul ne peut engager un modèle économique sans prendre en compte la mesure des incertitudes qui pèsent sur le monde. L’IA se présente comme l’instrument de prévision par excellence mais son utilisation doit être soutenue par une démarche stratégique adaptée. La conception d’une matrice de matérialité, élément phare de la RSE, agit comme guide pour déterminer les enjeux de l’entreprise à court et long termes, anticiper et s’adapter efficacement aux aléas. En apportant un suivi efficace des ressources et de leur renouvellement, la combinaison de ces outils permet par exemple la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement économe et durable.

  1. Reporting

Les nouvelles techniques du numérique améliorent nettement la gestion des indicateurs de performance. Mais quels sont les mesures qui compteront pour demain ? A l’heure où les réglementations se durcissent et où 57% des consommateurs souhaitent que les marques prennent position sur les enjeux sociétaux qui leur tiennent à cœur. D’ici peu, l’IA pourrait devenir l’outil phare du reporting extra-financier en modélisant l’ensemble des données de critères ESG des entreprises. Une homogénéité qui permettra aux entreprises méritantes de faire valoir leur engagement et de gagner en légitimité sur le marché.

  1. Financiarisation

Ce reporting RSE modélisé par les nouvelles techniques du numérique a également un potentiel attractif en termes d’investissements financiers. Nous l’avons vu avec la crise sanitaire de la covid-19, les fonds d’investissement durables résistent mieux que les autres au moment des crises boursières. Des recherches sont en cours pour faire de l’IA un outil pour les banques et les assurances afin de mesurer l’exposition des actifs aux risques environnementaux et climatiques. Les investissements sont désormais plus susceptibles de s’orienter vers des entreprises engagées dans une démarche responsable et résiliente.

RSE & IA : pour les bonnes précautions

L’utilisation d’outils numériques entraîne cependant une consommation d’énergie, d’eau, des émissions de gaz à effet de serre et de l’excavation. A échelle massive, elle peut donc avoir un impact négatif sur notre empreinte écologique. La RSE, c’est aussi proposer des solutions innovantes pour équilibrer avantages et conséquences du développement numérique. Quelques idées concrètes :

  1. Le Green IT
    Une étude de WWF montre que « les impacts environnementaux du numérique ont principalement lieu au niveau de l’environnement de travail des utilisateurs et du service informatique ». La RSE, c’est aussi former toutes les parties prenantes d’une entreprise aux gestes responsables au travail. Généraliser les systèmes de partage de fichier ou privilégier le matériel d’occasion sont autant de petits gestes qui entraînent de grands résultats.
  2. Conception des Data Centers

Nous le savons, le numérique est loin d’être immatériel ! Le stockage de toutes nos données grâce auxquelles l’IA est développée, représente 1% de la consommation mondiale d’électricité. Une partie de cette consommation est due aux systèmes de refroidissement nécessaires au bon fonctionnement des centres. Pour pallier à cela, nous devons penser à des systèmes de complémentarité. Par exemple, la piscine de Buttes-aux-Cailles à Paris est chauffée par des serveurs situés sous son bassin qui n’ont pas besoin d’être climatisés en retour. Penser à son empreinte ne doit plus être synonyme de contraintes mais de possibilités, cette inventivité est au cœur de la RSE stratégique.

 

Conclusion

Les ETI et PME n’ont pas à choisir entre reconversion numérique ou stratégie RSE, il s’agit plutôt de penser l’un au prisme de l’autre pour être cohérent dans sa démarche et puissant en termes de gestion de données et de création de valeur financière et extra-financière.

Aujourd’hui, l’enjeu est de développer une culture commune entre numérique et responsabilité sociétale. Pour les acteurs du numérique comme pour les dirigeants tous secteurs confondus, un horizon de possibilités reste à explorer. Entamer une démarche RSE en restant ouvert au numérique, c’est également encourager l’innovation et la créativité !

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