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Les professions réglementées et la loi Macron : un cas d’école proposé à Quadrature par des notaires des Hauts-de-Seine

Problématique

La loi Macron remet en cause le statut, les conditions d’exercice et la rémunération des professions réglementées afin de « booster » la croissance de notre économie.

Les avocats et les notaires sont montés au créneau avec une stratégie différente, même s’il est vrai que les enjeux étaient plus significatifs pour les notaires.
Ils ont en effet estimé que la loi faisait courir un réel risque à la pérennité du système notarial français, pourtant copié et récemment adopté par la Chine, ainsi qu’à l’équilibre économique et financier de leurs offices.

Face à la soudaineté, à la violence et au manque de concertation avant l’annonce de ce projet de loi, les notaires ont développé une campagne massive et alarmiste au nom de la défense du service public.
Ils ont réagi en ordre dispersé, notamment le Conseil Supérieur du Notariat et la Chambre départementale des Hauts-de-Seine.

Bien qu’ayant obtenu des aménagements importants sur le fond, par rapport au projet initial, peut-on dire que cette campagne est un succès, à court et moyen terme auprès du grand public ?

Toujours fidèle à une méthodologie rigoureuse pour fonder une éventuelle communication sur des bases solides, l’équipe Quadrature à procédé à un état des lieux exhaustif, d’où ressortent :

Un décalage de perception important

Les récentes études démontrent que le grand public a interprété la communication des notaires comme une campagne corporatiste, avec une volonté de statu quo, et non pas comme la défense des intérêts du public.

En effet, 66% des français pensent que la loi Macron est une bonne décision pour casser une rente de situation qui entraîne des coûts élevés et une rémunération jalousée. De plus, ils pensent que la loi rebat les cartes de la profession sans entrainer la disparition des notaires ni faire courir un risque à la sécurité juridique du système français.

Une erreur stratégique lourde de conséquence

Les notaires semblent s’être trompés de cible : autant les instances notariales ont eu raison de défendre les intérêts de la profession auprès des élus et des décideurs politiques, des leaders et relais d’opinion, autant cette campagne d’influence aurait dû être limitée à cette cible sans prendre à témoin les français.

On peut en effet penser que cette campagne a creusé un peu plus le décalage entre la profession et leurs clients, dont certains se demandent « à quoi servent les notaires ».

Un changement de cap nécessaire

Quadrature a appliqué sa méthode pour proposer à ses clients une nouvelle approche fondée sur la perception de l’image des notaires et les attentes des français.

L’analyse du baromètre d’image*, réalisé tous les deux ans pour les notaires, démontre en effet la nécessité d’une clarification de leur image, tant sur leur statut d’officier ministériel méconnue par 50% des français que sur leurs domaines d’expertise et sur la notion de proximité et d’accessiblité. Tous ces points d’image réunis donnent envie de consulter un notaire (74% des interviewés) et suscitent la confiance (73% des interviewés).

L’objectif est de passer d’une campagne de mobilisation « contre le changement » à une campagne de mobilisation « pour les notaires » en rappelant leurs atouts et spécificités.

En capitalisant sur ces leviers, la communication devra redonner confiance et renforcer l’attractivité des notaires, notamment sur le conseil en amont de l’acte authentique, un « passage obligé » vécu comme une contrainte plutôt que comme une sécurité juridique à forte valeur ajoutée.

C’est à cette condition que les notaires regagneront la confiance de leur clients et pourront les sensibiliser à leur cause.
* enquête Louis Harris interactive 2012

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