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Une économie circulaire pour un monde sans déchets

En matière de déchets, l’OCDE* est un observatoire privilégié.
Emanation des 34 pays les plus riches de la planète, elle observe la consommation des nations les plus développées, mais surtout leurs techniques les plus avancées (et souvent les plus onéreuses !!) pour traiter ces déchets.
Au détour d’un rapport, l’OCDE a publié les performances de ses états membres en matière de recyclage, d’incinération et de mise en décharge

Un paysage contrasté d’un monde au milieu du gué.
L’Allemagne a presque traversé la rivière avec ses 65 % de recyclage et ses 35 % d’incinération. Outre-Rhin comme en Suisse on n’enterre plus ses déchets.
En Belgique, Hollande, Suède, Japon et Danemark, les centres d’enfouissement techniques sont marginaux, avec cependant des variations importantes.
Le Japon incinère beaucoup et n’a que 19 % de recyclage.
D’autres pays en revanche n’ont pas commencé à tremper un orteil dans la rivière : Turquie, Chili, Mexique et Israël font figure de mauvais élèves avec une écrasante proportion de mise en décharge.

Et la France ?
La situation est moyenne : 38 % de recyclage, 35 % d’incinération, 28 % de mise en décharge. 24 ans après l’adoption de la loi déchet, des progrès importants restent à accomplir.
La loi sur la transition énergétique d’août 2015 redonne un objectif très ambitieux avec la notion d’économie circulaire : il ne s’agit plus seulement de traiter les déchets, mais d’en éviter la production. Deux méthodes complémentaires s’imposent

    • l’industrie propose des produits de longue durée, réparables et réutilisables,
    • la matière des objets usagés est recyclable pour la fabrication d’autres produits

L’incinération n’est plus qu’une solution ultime de valorisation énergétique.
Si l’on respecte les directives européennes, 50 % des déchets ménagers et 70 % des déchets de déconstruction et de démolition devront être recyclés d’ici 2020.


Que prévoit la loi de Transition Énergétique
La loi prévoit donc pèle mêle :

 

  • une réduction de 10 % des déchets ménagers d’ici 2020,
  • une diminution de moitié des produits non recyclables, ,
  • une tarification du service d’enlèvement des ordures ménagères au poids et non plus via la taxe,
  • la diminution de 30 % de l’usage du papier dans les collectivités et services de l’Etat,
  • la fin des sacs plastiques et des couverts jetables,

 

Le compostage des déchets organiques des ménages devra aussi faire des progrès.
Paris – ville la plus dense de France – vient ainsi de lancer une expérimentation grandeur nature sur deux arrondissements.
Mais les politiques mises en œuvre restent globalement moins ambitieuses que celles de villes de taille équivalente comme San Francisco ou Toronto qui visent le « zéro déchet » au cours de la prochaine décennie.

Toutes ces mesures permettront-elles d’atteindre les objectifs européens et nationaux ?
Les paris sont ouverts. Le tableau de bord de l’OCDE constitue une excellente ligne de départ.

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