Blog

La RSE : des impacts à court terme…en plus du long terme !

Dans le cadre de la mini-série de trois articles que nous vous proposons pour vous aider à décoder l’actualité, nous avons décrypté la situation actuelle par les sciences comportementales et les conditions de résilience des entreprises. Cette semaine, nous nous concentrons sur l’impact de leur responsabilité sociétale sur leurs performances.

Article 1 : Décrypter la situation actuelle par les sciences comportementales

Article 2 : Les conditions de la résilience des entreprises

Article 3 : La RSE : des impacts à court terme…en plus du long terme !
 

Selon une récente étude de France Stratégie, réalisée avant la crise, les entreprises engagées dans une démarche RSE sont en moyenne +13% plus performantes et plus résilientes que les autres.

Alors que de nombreux observateurs prédisent une accélération des tendances observées avant la crise, il est utile de rappeler concrètement les 7 principaux atouts de la prise en compte de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, au cœur des attentes et des enjeux de la relance.

 

  1. LA RSE agit directement sur l’engagement des collaborateurs

Elle permet d’identifier des leviers pour améliorer le bien-être au travail des salariés. Si l’entreprise y parvient, elle obtient un effet positif sur la vie de ses salariés au travail, et par extension sur leur productivité, leur motivation, leur loyauté. Dans une période où le climat social se tend et l’attachement à l’entreprise risque d’être distendu par la nouvelle pratique du télétravail, la RSE préserve un bon climat social et assure l’engagement des salariés.

Résultat : augmentation de la productivité, réduction des taux de démissions ou de départs, baisse des dépenses de recrutement ou de formation.

Exemple : En 2019, Daunat, leader français du sandwich industriel, entame une démarche inclusive pour la création de sa Raison d’Être en travaillant avec ses employés pour redéfinir les valeurs et l’ADN de l’entreprise. Résultat : réduction du turn over, émergence d’un sentiment de fierté associée à un accroissement de la productivité des collaborateurs dans les usines et au siège.

 

  1. La RSE agit directement sur les ventes

Plus d’un consommateur sur deux souhaite que les entreprises s’engagent sur des sujets de société qui leur tiennent à cœur. Et près d’un consommateur sur deux a cessé d’acheter un produit d’une entreprise qui les a déçus. Aujourd’hui, on n’achète plus un produit, on adhère à un système de valeurs. En donnant du sens au produit, la RSE fidélise les consommateurs / clients, et devient un levier de différenciation et de compétitivité de l’entreprise. À l’heure où le débat s’installe sur le modèle économique, entre les tenants de la croissance et ceux de la sobriété, l’engagement perçu des entreprises permet de créer une préférence de marque utile.

Exemple : En 2018, Adidas décide de sortir sa première chaussure en plastique 100% recyclé et repêché en mer. Quelques mois plus tard, plus d’1 million d’exemplaires de cette innovation avait déjà été vendus.

 

  1. La RSE agit directement sur la résilience de l’entreprise

La RSE est le principal outil d’aide à la résilience des entreprises. Être mieux préparé à une crise, c’est l’essence du travail des départements RSE.

Dans le monde actuel, les crises proches de celles que l’on vit actuellement seront probablement de plus en plus fréquentes. D’où la nécessité de continuer à s’investir sur les enjeux ESG, même lorsque ceux-ci peuvent paraître secondaires face aux préoccupations financières de court terme. Comme l’indique AC Husson-Traoré, directrice de Novethic : « Les sociétés qui tentent d’aligner les intérêts économiques, sociaux et environnementaux sont plus résilientes face aux chocs de la nature ».

Exemple : Camif, une des toutes premières entreprises françaises à mission, a réussi à se faire une place sur le marché hyper concurrenciel de la décoration et l’ameublement, grâce à un modèle économique à l’opposé des leaders du marché : éco-conception des produits, co-construction des meubles avec les artisans locaux, pratiques respectueuses des hommes et de la planète.

 

  1. La RSE réduit activement l’impact sur l’environnement

La RSE permet de produire de façon plus vertueuse, avec moins de ressources, moins d’énergie et moins de déchets. Elle permet de aussi de s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire, d’améliorer son empreinte carbone et de préserver la biodiversité… Dans un contexte de déréglementation climatique qui impose des actes concrets de la part des entreprises, ces résultats et actions sont en phase avec les attentes des citoyens…et avec les réglementations qui ne cessent de devenir de plus en plus contraignantes.

Exemple : Dès 2010, Veolia décide de développer une culture Développement Durable auprès de ses 330 000 collaborateurs et de réduire son empreinte carbone. Elle lance une grande opération interne « The Veolia Spirit » et intègre le niveau d’émissions de carbone dans les critères de bonus des managers. Cette nouvelle dynamique lui a permis de devenir un des leaders mondiaux des entreprises positives.

  1. La RSE contribue activement à la réduction des coûts

La RSE est une démarche systématique qui entraîne à court ou moyen terme une amélioration globale des processus internes et de la supply chain de l’entreprise. Elle permet de lutter efficacement contre le gaspillage et les surcoûts. Elle entraîne donc une amélioration de la performance globale, financière et extra-financière. Dans un contexte de guerre des prix toujours exacerbée, la RSE participe activement à la compétitivité à court terme des entreprises.

Exemple : Dans le cadre de sa démarche RSE, afin de réduire sa consommation d’eau et d’énergie, Appart City a remplacé 100% des ampoules par des LED, doté 100% de la robinetterie avec des économiseurs d’eau et installé des mitigeurs sur 100% des douches. A la clé, une réduction du gaspillage et de fortes économies.

 

  1. La RSE facilite l’innovation des produits et services

En dialoguant en permanence avec ses parties prenantes, l’entreprise interagit avec son écosystème. De ce fait, elle développe une connaissance fine des attentes de ses clients et une meilleure capacité d’adaptation ou d’anticipation. Elle peut en temps réel s’engager dans une politique d’innovation, adapter son offre aux attentes des clients. Et gagner en compétitivité pour gagner des parts de marché ou augmenter ses marges.

Exemple : En 2019, en avance sur ses concurrents, Sulo, anciennement Plastic Omnium Environnement, lance « Circular Eco », la première gamme de bacs de collecte 100% recyclables et surtout entièrement fabriqués avec des matériaux recyclés et l’intégration d’au moins 60% de matière post-consommation à du PEHD recyclé. Sulo devient la première entreprise française évaluée positivement « Afaq Économie Circulaire » par l’Afnor.

 

  1. La RSE renforce l’attractivité financière de l’entreprise auprès des investisseurs, à court et long terme

Le monde de la finance évolue rapidement. Selon La Financière de l’Échiquier, une société de gestion française, son portefeuille des 40 entreprises les mieux notées selon les critères ESG a reculé seulement de 19% contre 27% pour les autres entreprises, au premier trimestre 2020. De plus en plus d’investisseurs considèrent la RSE comme une garantie de pérennité et de performance des entreprises à moyen et long terme. Ils sont de plus en plus nombreux à penser qu’une politique RSE est un outil de gestion des risques pertinent. Elle améliore la stabilité et efficacité des projets ainsi que la performance globale de l’entreprise à long terme. Selon une récente étude, ils sont par ailleurs 65% à estimer qu’intégrer les critères ESG dans une stratégie d’investissement ne nécessite pas de sacrifice sur la performance financière.

Exemple : En 2020, Blackrock, le plus grand fond d’investissement au monde annonce qu’il placera le dérèglement climatique au centre de ses décisions d’investissement et décide d’abandonner les secteurs à forts impacts comme le charbon.

 

Bien que ce ne soit pas son premier objectif, La RSE participe activement à la rentabilité à court terme et à la durabilité de l’entreprise

Dans une société portée spontanément vers l’immédiateté, l’un des enjeux clés de la relance actuelle consiste à intégrer le long terme afin d’éviter de nouvelles pandémies (malheureusement prévisibles), lutter contre le dérèglement climatique (directement lié aux pandémies) et prendre en compte les intérêts des générations futures, ce qui n’est pas naturel et demande un véritable effort. On ne peut plus aborder l’économie comme avant. Il faut changer de modèle. Les dirigeants qui intègrent les nouveaux enjeux, dans une démarche structurée de responsabilité sociétale au cœur du modèle d’affaires, gagneront en résilience, en parts de marché et augmenteront leur résultat, même à court terme..

 

Partager cet article

X
Articles récents /6