Depuis 2001 et la loi sur les Nouvelles Régulations Économiques (NRE), certaines entreprises sont dans l’obligation légale de publier un rapport de performance extra-financière qui rend compte de leurs engagements. Au-delà de la simple collecte d’informations, ce rapport est un formidable outil de pilotage stratégique et de communication.
Qu’est-ce qu’une déclaration de performance extra-financière ?
Ancien « Rapport RSE », ce rapport témoigne de l’impact d’une entreprise dans les trois domaines de la responsabilité sociétale des entreprises :
1.Les informations sociales. Proche du « bilan social », ces renseignements témoignent de la gestion des ressources humaines d’une entreprise. Ce sont les informations relatives à l’emploi, l’organisation du travail, les relations sociales, la santé & la sécurité, l’accès à la formation, l’égalité de traitement (Homme-Femme etc.) et le respect des conventions de l’Organisation Internationale du Travail.
2.Les informations environnementales. Elles expriment la politique générale de l’entreprise vis-à-vis de la protection de l’environnement : pollution et gestion des déchets, utilisation durable des ressources, lutte contre le réchauffement climatique, protection de la biodiversité, économie circulaire.
3.Les engagements sociétaux en faveur du développement durable. Ce sont tous les engagements qui concernent la société dans son ensemble : impact territorial, économique et social de l’activité de la société, relations entretenues avec les parties prenantes, sous-traitance et fournisseurs, loyauté des pratiques.
Ce rapport doit désormais être intégré au rapport d’activité de l’entreprise, constituant un chapitre à part entière conforme à la loi Grenelle 2. Pour les entreprises qui sont cotées en bourse, le rapport doit être incorporé au document de référence obligatoire (DDR).
Êtes-vous concernés ?
En 2018 sont concernées :
- Toutes les sociétés de plus de 500 collaborateurs.
- Les sociétés cotées avec un CA ou un bilan supérieur à 40 M€.
- Les sociétés non cotées dont le CA net (ou le total du bilan) est supérieur ou égal à 100 M€.
Pour les entreprises qui ont un CA supérieur à 100 M€, les informations publiées doivent être vérifiées par un organisme tiers indépendant certifié.
Un outil de pilotage stratégique
En étant intégré, le rapport extra-financier dresse un bilan avec des indicateurs clairs pour permettre à l’entreprise de mettre en place des objectifs précis sur le moyen et long terme.
L’entreprise se dote alors d’un rôle sociétal ; on passe de l’appropriation de valeur à la création de valeur pour toutes les parties prenantes.
Des agences de notations sont chargées d’évaluer la performance RSE, notamment sur la base de ce rapport. Le rating est ensuite étudié par certains analystes et investisseurs, qui prennent ainsi en compte la performance RSE évaluée en tant que risques et opportunités. De cette manière, la déclaration de performance extra-financière est désormais intrinsèquement liée à la performance globale de l’entreprise.
Les fonds d’investissements sociale responsable (ISR) sont par exemple réservés à des entreprises qui répondent à certains critères dans leurs rapports extra-financiers.
C’est également un formidable levier pour mobiliser les collaborateurs et rendre la démarche RSE dynamique et quotidienne. Les jeunes générations recherchent du sens dans le travail et privilégient les entreprises qui sont conscientes de leur responsabilité sociétale. Selon l’étude Global Tolerance, près de 2 jeunes actifs sur 3 souhaitent travailler dans une entreprise qui cherche à produire un impact positif sur l’environnement ou sur la société.
En effet, pour eux, la motivation repose en partie sur la finalité. Les collaborateurs s’impliquent plus dans une entreprise qui a une raison d’être. La vision sociétale de l’entreprise constitue en partie l’ADN de marque et à un impact sur l’acquisition et la fidélisation de jeunes talents.
Un levier de communication
Le rapport extra-financier se veut la vitrine de la démarche RSE d’une entreprise auprès des parties prenantes. Il témoigne par ses indicateurs et ses objectifs de l’ambition et de la volonté de la marque. Les entreprises réellement soucieuses de leurs responsabilités sociétales ont donc tout intérêt à communiquer autour de ce rapport. Selon une étude de Novethic, 67% des consommateurs révisent à la hausse leurs mauvaises opinions d’une entreprise si elle a une bonne politique RSE. La démarche de développement durable sert donc activement l’image de marque de l’entreprise et le rapport doit donc être conçu comme un outil de communication à part entière.
Comment bien se préparer ?
Un bon rapport extra-financier doit répondre à trois critères :
– La pertinence avec le choix d’indicateurs cohérents définis par une « analyse de matérialité ».
– La fiabilité en s’appuyant sur des référentiels crédibles et de qualité et en mettant en place un suivi rigoureux des indicateurs.
– L’intégrité afin de permettre aux parties prenantes de disposer d’une vision plus globale de la performance de l’entreprise, couvrant l’ensemble de ses activités.
Les résultats sur la triple performance d’une entreprise (sociale, environnementale & sociétale) doivent être accessibles et présentés de façon pédagogique aux différentes parties prenantes. Ces dernières sont dès lors plus enclines à les incorporer dans le processus de prise de décision. La réglementation intégrée permet donc aux entreprises de s’engager encore davantage, accélérant ainsi la mutation de la RSE pour, à terme, permettre que la morale et le devoir civique soient intégrés dans les statuts mêmes de l’entreprise.
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